Acquis par la Ville en 1947, cédé à l’État en 1980 et récupéré par la Ville en 1991, l’hôtel, classé Monument Historique en 1993, conserve le nom de la famille de Limur qui en fut propriétaire de 1820 à 1947.
Construit lors d’une période faste pour le renouveau architectural de la ville, cet hôtel a connu une destinée mouvementée mais conserve toujours aujourd’hui une aura architecturale et culturelle qui fait de cet hôtel un édifice majeur de Vannes.
Raymond Le Doulx, un chanoine-bâtisseur
La construction de l’hôtel des douves (ancien nom de l’hôtel de Limur) débute vraisemblablement vers 1685, alors même que son commanditaire, le chanoine Le Doulx approche de ses 70 ans.
Le projet de cet hôtel s’inscrit dans un long processus d’acquisitions de parcelles dûment évaluées pour y implanter un édifice à caractère monumental.
À la mort de Le Doulx en 1693, son successeur et neveu, l’abbé Verdoye, décide de louer l’hôtel, non sans difficultés. À la mort de l’abbé Verdoye en 1748, débute la longue et chaotique destinée de l’hôtel de Limur. Après diverses tribulations juridiques, le grand hôtel devient la propriété de M. Blévin de Penhoët qui l’occupe jusqu’à son décès en 1779. Durant l’été, il séjourne dans sa maison de la paroisse de Saint-Patern mais ne manque pas de meubler magnifiquement les grands appartements de l’hôtel des douves.
Une destinée mouvementée
En 1780, M. de Gouvello achète l’hôtel mais y habite très peu souvent. Il est toutefois à l’origine de nombreux travaux sur l’hôtel : les baies du premier étage sont agrandies, des balcons posés et des portes-fenêtres réalisées. à la Révolution, tous ses biens, dont l’hôtel, alors appelé « de Gouvello », sont saisis. L’hôtel devient le lieu de commissions militaires. Après l’épisode révolutionnaire, l’hôtel est successivement la propriété de Mahé-Villeneuve en 1797 qui le revend en 1811 à Jean-François Danet, receveur général des finances, appartenant à une famille de riches négociants vannetais. En pleine banqueroute, il voit ses biens saisis en 1818. L’hôtel est revendu en 1820 à M. Chanu de Limur.
La famille de Limur y demeure jusqu’en 1947.
Mais le destin mouvementé de l’édifice ne s’arrête pas pour autant. Il est racheté en 1947 par la Ville pour y installer les collections du musée. Cédé à l’Etat pour un franc symbolique dans les années 1980, il est définitivement récupéré par la Ville en 1991 et l’ensemble classé au titre des Monuments Historiques en 1993.
La recherche d’une belle architecture
L’impression de grandeur et de majesté qui se dégage de l’hôtel de Limur vient des caractéristiques architecturales qui sont propres aux résidences urbaines du Grand Siècle. Matériaux, ordonnancement de la façade sur rue, mascarons, pavillon de la travée centrale, cage d’escalier sont autant d’éléments architecturaux qui donnent à l’édifice sa singularité sur le plan local et montrent sur le plan national son appartenance aux modèles d’hôtels urbains de l’époque.
Limur retrouve son faste Racheté par la Ville de Vannes à l’État en 1991, l’édifice avait commencé un processus de ruine. La Ville entreprend alors en 1997 un vaste chantier de restauration du Grand Hôtel de Limur. Vu l’ampleur des travaux, plusieurs tranches de chantier sont décidées.
- De 1997 à 2000, les toitures et les maçonneries de façades sont restaurées afin de mettre le bâtiment hors d’eau.
- En 2001-2002, c’est au tour des menuiseries extérieures de faire l’objet de toutes les attentions.
- Entre 2003 et 2005, l’orangerie datant du XXe siècle est démolie car dangereuse et sans intérêt architectural majeur. Une passerelle est réalisée et la façade sud est restaurée.
- À partir de 2005, il faudra cinq ans pour parachever le chantier en restaurant l’ensemble des intérieurs.
- Avant la fin de l’année 2010, des travaux de réaménagement des abords (cours et porche notamment) seront engagés pour une durée d’environ 6 mois. Ce chantier permettra d’achever la restauration de cet hôtel emblématique de la ville.