Le cimetière de Boismoreau
Le cimetière de Boismoreau est le plus ancien des deux cimetières de la Ville de Vannes. Inauguré en 1792, il est situé en centre-ville près de l'Etang au Duc et du Boulevard de la Paix.
Un peu d'histoire
Le cimetière de Boismoreau date de la fin du XVIIIe siècle. Auparavant, chaque paroisse de Vannes possédait son propre cimetière. Le terrain du nouveau cimetière a été acheté par la ville en 1791 pour répondre à l'exiguïté des cimetières autour des églises et aux risques d'infection. Situé sur les vestiges de l'agglomération antique du Haut Empire, le terrain destiné au champ des morts regorge de tessons et poteries gallo-romaines.
- Le cimetière de Boismoreau, inauguré le 27 février 1792, a été béni par l'évêque de l'époque. La partie la plus ancienne du cimetière borde le boulevard de la Paix. Très rapidement après sa création, le cimetière a connu plusieurs agrandissements. Le plus important est celui de 1899. Il correspond à toute la partie haute du cimetière située du Monument aux morts vers le Centre Hospitalier.
- En 1968, a été créé un carré militaire regroupant les soldats Morts pour la France de la Guerre 1914-1918. Cette division militaire entretenue par l'association du Souvenir Français se situe près du Monument aux Morts de la guerre de 1870.
Dans le cadre de la valorisation des lieux de mémoire, vous pouvez désormais retrouver des panneaux d'information retraçant l'Histoire militaire vannetaise au cœur du carré militaire du cimetière Boismoreau.
Le carré militaire Boismoreau
Lors de la création d'un seconde carré militaire à Vannes en 1963, les soldats morts durant la Seconde Guerre mondiale sont exhumés du cimetière de Boismoreau et réinhumés dans le carré militaire de Calmont.
En 1968, la commune entreprend de regrouper au sein d'un même carré les dépouilles des soldats morts pour la France durant la guerre de 1914-1918 disséminés dans le cimetière de Boismoreau, le plus ancien cimetière de la ville : le carré militaire prend alors sa forme définitive. Cette division militaire se situe près du monument aux morts de la guerre de 1870.
Ce carré militaire recueille, sur une superficie de 814 m², les corps de 407 militaires pour la plupart morts de leurs blessures durant la Première Guerre mondiale : 396 Français, 1 Russe, 1 Bulgare (réparties sur les carrés n°30 et 35), et, 9 soldats du Commonwealth (anglais et australiens) tués dans le Morbihan lors de la Seconde Guerre mondiale (carré n°1). On dénombre 272 sépultures perpétuelles au sein de ce carré. Parmi les sépultures françaises, figure également une tombe collective (carré 30 rang 1, tombe 12) où reposent huit soldats du 35ème Régiment d'Artillerie morts le 28 avril 1901 dans l’incendie de leur cantonnement.
Sources : ONAC Office National des Anciens Combattants - Ministère des armées
Le cimetière de Calmont
Le cimetière de Calmont, beaucoup plus récent que celui de Boismoreau, est situé en surplomb du port en direction de Séné. Le terrain réservé par la commune juste avant la Seconde Guerre mondiale a d'abord servi à inhumer les Allemands. C'est en 1945 que le cimetière de Calmont a été officiellement mis à disposition de la population vannetaise.
Un peu d'histoire
Le terrain du cimetière de Calmont est acquis en 1940 par la municipalité pour faire face à la saturation du cimetière de Boismoreau. L'architecte de la ville dessine les plans mais son projet ne verra jamais le jour. Les Allemands s'approprient le cimetière et l'inaugure en 1942 : le plan du grand portail d'entrée et la plantation des magnolias de l'allée principale sont leur oeuvre. Aujourd'hui encore, les anciens l'appellent toujours le cimetière des Allemands. L'occupant y inhume ses soldats tués dans toute la Bretagne, notamment en Bretagne sud. Mais avant la fin de la guerre, la ville est contrainte d'agrandir le cimetière pour les besoins des civils. Le cimetière de Calmont ne sera "libéré" de ses occupants allemands qu'en 1961 lorsque les 587 dépouilles seront transférées à la nécropole allemande de Huisnes-sur-Mer.
- Depuis 1963, le cimetière de Calmont contient un carré militaire regroupant les soldats Morts pour la France de la guerre 1939-1945 inhumés initialement à Boismoreau.
- En 2012, la municipalité inaugure le jardin du souvenir. Ce jardin est une lieu de recueillement pour les familles autour d'une stèle et d'une fosse de dispersion en galets blancs.
Dans le cadre de la valorisation des lieux de mémoire, vous pouvez désormais retrouver des panneaux d'information retraçant l'Histoire militaire vannetaise au cœur du carré militaire du cimetière Calmont.
Le carré militaire Calmont
Ce carré militaire recueille les corps de 118 corps tombés lors de la Seconde Guerre mondiale. On compte également 5 soldats décédés hors conflit, 1 pendant la guerre d'Indochine et 1 pendant la guerre d’Algérie. On dénombre 17 sépultures perpétuelles au sein de ce carré.
À l’origine, la ville de Vannes dispose d’un carré militaire au cimetière de Boismoreau, mais en 1939 il commence à manquer de place. Face à cette saturation, la commune se dote en 1940 d’un nouveau terrain, mais le tournant de la guerre ne va pas permettre au projet de voir le jour. C’est le 4 novembre 1942, que cette terre est utilisée par les Allemands, qui inaugurent le cimetière.
La mairie reçoit les plans de l’officier des sépultures de guerre, basé à Angers, leur stipulant la façon d’organiser ce cimetière. Cet espace hérite du nom de « cimetière des Allemands » ou « cimetière des Boches ». Disposant d’une terre d’accueil pour leurs morts, les Allemands y entèrent leurs soldats décédés dans la région et rapatrient même des dépouilles de 1914-1918. Les 587 corps y resteront jusqu’au transfert dans la nécropole allemande de Huisnes-sur-Mer en 1961.
Deux ans plus tard, la commune décide d’y installer un carré militaire, avec les Morts pour la France de la Seconde Guerre mondiale alors inhumés à Boismoreau. Mais l’histoire de ce carré n’est pas oubliée par la population, et certains refusent de s’y faire enterrer. Ce carré recèle de nombreuses histoires, comme celle du vannetais Albert Cadoret. Originaire de Grand-champ, Albert est auxiliaire des postes à Vannes lorsqu’il s’engage dans les forces françaises de l’intérieur.
Emprisonné, il est âgé de 25 ans lorsqu’il est exécuté en juillet 1944. S’il est indiqué comme décédé le 2 juillet, en réalité son corps a été retrouvé parmi les fusillés du fort de Penthièvre à Saint-Pierre-Quiberon en mai 1945. Albert, faisait partie des cinquante hommes transférés dans le fort pour y être fusillés au alentour du 13 juillet.
Sources : ONAC Office National des Anciens Combattants - Ministère des armées
L'origine du carré militaire
Dès la fin de la Première Guerre mondiale, les familles des soldats Morts pour la France purent choisir soit la restitution du corps dans une sépulture familiale, soit son inhumation dans une sépulture entretenue à perpétuité aux frais de l’État, située dans une nécropole nationale ou dans un « carré militaire » communal. Sur l’ensemble du territoire, sont implantés environ 2 200 carrés militaires. L’État garantit leur entretien directement ou par l’intermédiaire des communes. Il assure, aux côtés des acteurs locaux, la valorisation de ces sites mémoriels. Il est fréquent que des tombes de soldats restitués à leur famille et des sépultures perpétuelles à la charge de l’État coexistent dans les carrés militaires que l’on qualifie alors de « carrés mixtes ».