Maison construite en alignement de rue. Elle se compose de deux corps successifs associés, le second contenant essentiellement l'escalier. Le premier corps sur rue est en pan de bois, le corps donnant sur la courtine des remparts étant en moellon, avec un petit corps de latrines en hors-oeuvre en surplomb. Dans le corps sur rue a été conservée la grande cheminée sur mur gouttereau ouest à hotte oblique, piédroits en pilastres, avec bases et consoles moulurées, moulure reprise à la base du linteau. Une fenêtre en partie bouchée (donnant aujourd'hui dans la cage d'escalier) éclairait l'espace près de la cheminée.
De cette partie subsiste encore l'emplacement de l'escalier en vis dans le couloir latéral d'accès au corps postérieur. Les deux tiers de ce corps est occupé par l'escalier. Il se développe au tour d'un vaste jour central, et comporte trois volées en bois, une rampe à balustres. Le large palier dessert par une porte le corps sur rue, et par une autre porte la pièce latérale du corps postérieur. Celle du 1er étage qui a conservé sa cheminée du 17e siècle, dessert le corps en appentis servant sans doute de garde-robe. En demi-étage, l'escalier donne accès au jardin sur la courtine. Le corps sur rue est couvert d'un toit brisé tandis que le corps postérieur, très visible par-dessus le rempart est coiffé d'un toit à l'impériale.
La maison nommée hôtel de Jérusalem seulement à partir de 1769, date de sa fondation comme hôtel par Jacques Galland, est vraisemblablement lors de sa construction au 15e siècle le logement de Guillaume Le Roux, trésorier général de Bretagne, d'après le rentier ducal de 1455-1458. Cet important personnage possède aussi d'autres maisons rue des Vierges et place de Maine Guievre, actuellement place Henri IV. Au 18e siècle, l'édifice avec la tour Poudrière devient l'auberge de Jérusalem qui fonctionne jusque vers 1870.
Le logis sur rue est doublée d'un corps donnant sur la courtine au cours du 17e siècle, peut-être pour Jean Bunetier, procureur et notaire royal et propriétaire lors de la réformation en 1677. C'est alors qu'est ouverte la porte sur rue et supprimé l'escalier en vis latéral, remplacé par le grand escalier placé dans le corps postérieur. A cette époque, la maison est liée à la tour Poudrière voisine et comprend une partie de la courtine afféagée. Les fenêtres sur rue dites à menues croisées sont remplacées par de grandes fenêtres au 17e ou au 18e siècle. La maison a été surélevée d'un étage de comble avec toit brisé à la même époque.
Au milieu du 20e siècle, la façade est transformée pour la vitrine de la boutique ; c'est aussi vers cette époque que la façade postérieure est modifiée : suppression d'un corps de latrines en saillie vers l'est, visible sur la carte postale des années 1900 et fermeture d'une fenêtre en demi-étage éclairant l'escalier. Cette fenêtre est ré-ouverte vers 1950 avec réfection de l'encadrement et les lucarnes en calcaire sont refaites en granite, tandis que le pan de bois de la façade est du corps de latrines est repris.