Construit vraisemblablement à la fin du 17e siècle, entre 1677 et 1690, pour Jean Macéot de Roscanvec qui lui donne son nom, l’hôtel s’élève sur les bases d’une ancienne maison mentionnée dans le rentier ducal de 1455. De cette époque, il conserve encore à l’intérieur une très belle cheminée et montre au niveau des ouvertures extérieures du rez-de-chaussée la marque de ces transformations.
L'hôtel de Roscanvec illustre l'évolution d'un hôtel urbain au rythme des capacités financières de ses propriétaires. Le grand corps de logis se développe sur la cour en retrait de la rue, mais l'irrégularité partielle des travées traduit peut-être l'héritage des constructions de la fin du 15e siècle dont la cheminée et la porte sud sont les vestiges. On ignore l'emplacement de l'escalier dans ce grand corps de logis : il ne semble pas possible qu'un tel bâtiment ait conservé l'escalier en vis datant du précédent édifice.
Des travaux engagés au 18e siècle vont contribuer à donner plus d'ampleur au programme somme toute étriqué du premier logis puisque simple en profondeur avec pièces communicantes : le nouveau plan reprend alors celui de l'hôtel de Limur avec l'ajout d'un corps postérieur qui contient outre l'escalier, une chambre de mêmes dimensions. Dans le même temps, si on conserve les belles lucarnes en calcaire du siècle précédent (en raison du prestige qu'elles affichent), les ouvertures sont refaites en arc segmentaire au goût du jour, tandis que l'aile postérieure est dotée de lucarnes en bois plus simples, d'un modèle des années 1730-1740.